(Traduit)

La visite du président turc Erdoğan aux États-Unis pour participer aux réunions de l'Assemblée générale des Nations unies a constitué un spectacle honteux, non seulement pour lui, mais aussi pour tous les chefs d'État. Le président américain arrogant Donald Trump a prononcé un discours devant l'Assemblée générale dans lequel il a déclaré que les États-Unis étaient « la plus grande et la plus puissante nation du monde » sur les plans politique, militaire et économique, qu'au cours des huit mois de son mandat, il avait imposé au monde un tribut supplémentaire de 17 000 milliards de dollars, que les États-Unis étaient dans une situation excellente tandis que les autres pays « allaient droit en enfer » , que les décisions de l'ONU sont inutiles, et qu'il a mis fin à sept guerres en sept mois. Il a qualifié le 7 octobre 2023 de « brutalité des terroristes du Hamas », estimant que la solution réside dans la libération immédiate des prisonniers, et a ajouté que la religion la plus persécutée au monde est le christianisme. Dans son discours, Trump a insulté tous les pays, de l'Amérique latine aux pays islamiques, en passant par l'Europe et la Russie, affichant haut et fort l'arrogance américaine, tandis que les représentants de ces pays applaudissaient ses propos dans la salle.

Puis ce fut au tour du secrétaire d'État américain Marco Rubio, qui a parlé ouvertement de la Turquie, affirmant que les dirigeants qui vont rencontrer Trump supplient les États-Unis de résoudre la question de Gaza, et qu'ils parlent comme ils le souhaitent en dehors de la Maison Blanche, mais qu'ils finissent toujours par se précipiter vers lui, ajoutant qu'Erdoğan viendrait lui aussi à la Maison Blanche et que tous les dirigeants suppliaient pour obtenir cinq minutes afin de rencontrer Trump et lui serrer la main. Quant à l'ambassadeur américain en Turquie, Tom Barak, il a déclaré que Trump en avait assez d'Erdogan, mais qu'il lui accorderait la légitimité dont il a besoin, soulignant que la question n'est pas celle des S-400 ou des F-16, mais avant tout celle de la « légitimité » !

La rencontre entre Trump et Erdogan s'est déroulée dans cette atmosphère humiliante. Avant la visite, les médias avaient évoqué une rencontre secrète entre le fils de Trump et Erdogan à Istanbul, au cours de laquelle il avait été convenu d'acheter 300 avions Boeing en échange de la fixation d'une date pour la rencontre. Alors que les autres dirigeants imploraient cinq minutes, la rencontre entre Trump et Erdogan a duré deux heures entières. Au cours de cette rencontre, Trump n'a pas dit un mot sur ses déclarations concernant l'entité juive et Gaza, ni sur le cas du pasteur Brunson, ni sur ses allusions aux élections truquées. La rencontre a plutôt porté sur des dossiers très complexes et coûteux, notamment : la Syrie, l'Ukraine, la vente d'avions F-16 et F-35 et de munitions militaires, les sanctions imposées aux pays ennemis en vertu de la loi contre les ennemis de l'Amérique, l'achat par la Turquie de gaz naturel liquéfié d'une valeur de 45 milliards de dollars à l'autre bout du monde pendant 20 ans malgré sa situation géographique riche en gaz, l'énergie nucléaire, l'affaire de la banque Halk et l'école des moines à Hebeli Ada. Mais les détails de ces rencontres n'ont pas encore été révélés, Trump ayant déclaré : « Vous serez choqués quand vous saurez de quoi nous avons parlé avec Erdogan ». Il est à noter que Trump a accueilli Erdogan personnellement à la porte, lui a tiré sa chaise, l'a couvert d'éloges, a eu une longue conversation avec lui, puis l'a salué en qualifiant la rencontre de « formidable », dans une scène qui montre l'ampleur des concessions qu'il a obtenues et le rôle qu'il a imposé.

Il est tout à fait inacceptable qu'un pays dont la population est musulmane s'allie aux États-Unis, qui sont un ennemi déclaré de l'islam et des musulmans, un partenaire dans toutes les atrocités commises dans les pays islamiques, un complice du génocide à Gaza et un soutien inconditionnel de l'entité juive. De même, traiter le président américain arrogant Trump, qui insulte et fait chanter le monde, comme un « ami » et faire toutes ces concessions pour une rencontre est tout à fait inacceptable. De plus, la clarification apportée par la direction de la communication des déclarations d'Erdogan sur la chaîne Fox News, au lieu de répondre au ministre américain des Affaires étrangères Rubio, est tout à fait honteuse. Cette humiliation pour rencontrer Trump compromet notre avenir et celui de notre pays, et constitue une trahison flagrante envers Allah, Son messager et Gaza.

Bureau des médias du Hizb ut Tahrir en Turquie