Abdulla Aripov, Premier ministre d'Ouzbékistan, à la tête d'une délégation économique, est arrivé à Kaboul et a rencontré des hauts fonctionnaires du gouvernement afghan. Au cours de la réunion, environ 35 protocoles d'accord ont été signés entre l'Ouzbékistan et l'Afghanistan dans les domaines de l'économie, des transports, de l'énergie et du commerce, pour une valeur d'environ 2,5 milliards de dollars.

Le gouvernement afghan a chaleureusement accueilli la délégation ouzbèke, malgré le rôle actif de l'Ouzbékistan dans la répression des musulmans, des porteurs de la Da'wa et des moudjahidines en Asie centrale qui luttent pour l'établissement de l'Islam. En outre, l'Ouzbékistan est un pays qui a déjà fourni sa base aérienne aux États-Unis et à l'OTAN, les aidant à occuper l'Afghanistan - un acteur régional clé qui a fait preuve d'un rôle de soutien pendant les 20 ans d'occupation. C'est pourquoi l'Ouzbékistan revêt une importance similaire à celle d'« Israël » pour les États-Unis dans la région.

L'Ouzbékistan, un pays qui a été conquis par l'armée islamique et qui a embrassé la gouvernance du califat, où de grands savants comme Bukhari, Tirmidhi et Abu Mansur Maturidi (qu'Allah leur fasse miséricorde) ont vécu dans un climat islamique et fidèle, est malheureusement actuellement sous la domination de dirigeants oppressifs qui répriment le peuple de ce pays pour le crime d'avoir pratiqué l'Islam. L'accueil chaleureux réservé à la délégation ouzbèke par le gouvernement afghan témoigne de son soutien à ces dirigeants oppresseurs, alors que le premier devoir du gouvernement afghan actuel est de défendre la Oumma opprimée qui est écrasée quotidiennement sous les pieds de ces dirigeants cruels. Les musulmans et les groupes du Jihad en Asie centrale ont salué la montée au pouvoir des moudjahidines en Afghanistan et ont espéré l'élimination des frontières et la libération de leurs terres. Cependant, l'engagement étroit du régime actuel avec les dictateurs oppresseurs d'Asie centrale a transformé ces espoirs en désespoir, créant la perception que le régime actuel, par ses interactions politiques et économiques, se tient du mauvais côté de l'histoire, aux côtés des dictateurs oppresseurs, plutôt qu'aux côtés des musulmans d'Asie centrale.

En effet, l'Ouzbékistan n'est pas un État puissant capable d'établir des relations politiques indépendantes ou de poursuivre de grands projets économiques ; en revanche, c'est un État satellite qui garantit les objectifs coloniaux des États-Unis et de la Russie en Afghanistan. Derrière ces promesses et les projets économiques de l'Ouzbékistan se cachent des objectifs politiques et de renseignement. Bien que les dirigeants afghans considèrent les projets économiques régionaux comme une situation « gagnant-gagnant », quiconque examine ces projets du point de vue de la politique islamique y voit une situation « gagnant-perdant », dans laquelle l'Afghanistan se retrouverait à long terme en position de perdant.

La construction d'une grande économie n'est pas contraire aux principes islamiques, mais si l'Islam n'est pas le fondement de l'économie et que l'« économie » est considérée comme la seule priorité, cela conduira le gouvernement à se transformer en un système capitaliste. Ces politiques montrent que nos dirigeants considèrent les solutions islamiques comme irréalistes et les ont mises de côté, optant plutôt pour des politiques pragmatiques et réalistes. Si les dirigeants actuels n'ont pas une compréhension claire du système politique, économique et social islamique, ils devraient consulter Hizb ut Tahrir ou d'autres groupes islamiques qui possèdent ces connaissances et cette compréhension. Sinon, ils ne devraient pas essayer d'induire le peuple en erreur en le plongeant dans la confusion, car le fait d'accueillir des dirigeants oppresseurs fait que les musulmans d'Afghanistan ne savent plus distinguer le bien du mal et sont incapables de faire la différence entre l'oppresseur et le juste.

Les dirigeants doivent comprendre que ce n'est qu'avec l'établissement du deuxième califat bien guidé que l'Islam sera mis en œuvre et défendu, et que la Oumma islamique se distinguera des autres nations. Le Khalifah (calife) est celui qui établira une civilisation puissante basée sur l'Islam ; et au lieu de s'engager avec les oppresseurs, il se précipitera à l'aide des opprimés.

En effet, ceux qui ne recherchent que l'aide d'Allah (swt), qui font preuve de patience (observent le sabr) dans la mise en œuvre de l'Islam et qui adhèrent à la piété dans leur politique, sont ceux qui se verront accorder le califat et le pouvoir mondial par Allah (swt) et qui deviendront les héritiers de la terre.

﴿قَالَ مُوسَى لِقَوْمِهِ اسْتَعِينُوا بِاللّهِ وَاصْبِرُواْ إِنَّ الأَرْضَ لِلّهِ يُورِثُهَا مَن يَشَاء مِنْ عِبَادِهِ وَالْعَاقِبَةُ لِلْمُتَّقِينَ﴾

“Musa (Moïse) dit à son peuple: « Demandez aide auprès d'Allah et soyez patients, car la terre appartient à Allah. Il en fait héritier qui Il veut parmi Ses serviteurs. Et la fin (heureuse) sera aux pieux. »” [Al-Araf: 128]